jeudi 22 octobre 2015

3615 ma vie super saine



Et donc il y a quelques jours j’ai réalisé que je rentrais en France dans huit semaines, et j’ai légèrement paniqué.

- Haaaaaa putain mais je suis trop grosse ma mère elle va m’tueeeer !

(Juste légèrement.)

Parce que j’ai beau aller à la gym trois fois par semaine, quand on mange des burgers et des gâteaux le reste du temps, bizarrement, ça suffit pas.

(C’est trop moche la vie.)

En plus, comble de malheur, je m’étais mise à faire du vélo d’appartement à fond les ballons parce que j’étais hyper supra motivée (normal, c’était la seule option pour faire du sport en sloup tout en binge-watchant des séries Netflix – le compromis parfait entre être une personne saine et être une personne heureuse). Résultat, maintenant j’ai des jambes comme des poteaux, je rentre plus dans aucun de mes pantalons, et mes cuisses sont tellement grosses que j’arrive même plus à serrer les genoux.

Mais en revanche c’est des cuisses musclées.

Elles ont le gabarit d’un jambon de Bayonne, mais elles sont musclées.

(Ça me fait une belle jambe.)

(JEU DE MOTS AHAHAHAHA)

Donc j’étais un peu flippée à l’idée de devoir apparaître devant mes proches en mode « Coucou j’ai la circonférence de Saturne » - d’autant que c’est pas comme si je rentrais à la maison à un moment anodin.

Nan.

Je rentre à NOËL.


NOËL en ALSACE.


Quand tu penses que la dernière fois que j’étais à la maison pour les vacances, j’ai pris cinq kilos en quatre semaines, et c’était juste un mois d’octobre normal !

Et en plus on a fait des balades en montagne et j’ai fait du développé couché en portant ma nièce et tout, c’était un minimum physique. Là, il fera trop froid, on sortira juste le temps d’aller se balader au marché de Noël (en avalant des litres de vin chaud tout du long).

Alors imagine quatre semaines de sédentarité complète, assorties non seulement du gavage intensif obligatoire pendant les trois jours de Noël (un jour chez ma mère, un jour chez mon père, un jour chez les beaux-parents), mais avec en sus tous les repas que ma mamie va me préparer avec amour parce qu’elle les retient depuis un an, plus toutes  les autres petites choses délicieuses qu’on s’engouffre dans le gosier en Alsace entre novembre et janvier (et qui sont toutes approximativement 30% beurre, 30% sucre et 30% cannelle), et tu comprendras que j’en mène pas large.

(Ceci est l’article le plus « First World Problems » du monde.)

(« Han, je passe mes congés payés au milieu de ma famille et de mes amis, et j’ai trop de choses succulentes à manger ! Ma vie est un enfer ! »)

Alors tu vas me dire, la solution facile serait de tout simplement faire attention à ce que je mange durant mes vacances.

MAIS LOL.


J’AI AUCUNE VOLONTÉ JEAN-MICHEL.


Tu crois vraiment que je vais réussir à dire non quand on va me pavaner du foie gras sous le nez ? Du saumon fumé ? Des bredalas ? Des mannala? Du pain d’épices? Les bouchées à la reine de ma maman? La tarte aux quetsches de ma mamie?

Genre c’est un scénario plausible. J’avais déjà la bouche pleine de salive en écrivant « gras », c’est mal barré mon pote.



(« Ha non merci, j’ai pas assez faim pour des bredala » SAID NO ONE EVER.)

Donc laisse tomber la neige, je sais à l’avance que je vais passer un mois la gueule ouverte en attendant qu’on fourre de la bouffe dedans, tel un oisillon obèse qui n’aurait jamais quitté le nid.

(D’autant qu’on ne parle pas seulement de bouffe de Noël – je te rappelle que j’ai pas eu un morceau de fromage ou de charcuterie digne de ce nom depuis 2014.)

(Faites péter la bidoche et la fondue savoyarde !)

Du coup, ma seule solution pour ne pas finir toute sphérique et enflée comme si j’avais été punie par Willy Wonka, c’est de mener une vie ultra saine avant de partir en France.

Sauf que, comme je suis un génie de la vie et que toutes les réflexions ci-dessus n’ont atteint mon cerveau que la semaine dernière, je me retrouve à devoir mener la vie plus saine que j’ai jamais vécue, à savoir : je fais du sport ET Weight Watchers EN MÊME TEMPS.

(Sans déconner, c’est de la folie pure.)

Nan mais attends, on va recommencer, parce que j’ai pas l’impression que tu saisisses l’énormité de la chose :

Je fais du SPORT.

Et je fais attention à ce que je mange.


EN MÊME TEMPS !


C’est-à-dire que je vais à la gym, je cours sur le tapis roulant, je fais du vélo, je fais la machine de Gattaca et tout, et après je rentre chez moi et je mange de la SALADE !

(Et les jours ou je me sens un peu fofolle, je bois un-demi verre de jus de fruits en accompagnement.)

Donc voilà, je suis officiellement la personne la plus saine de l’univers.

(Je pense pas qu’il puisse y avoir un degré au-dessus.)

(À part peut-être les gens qui mangent uniquement des trucs raw-gluten-free-paleo mes couilles.)

(Mais je suis quasi certaine que c’est des pas vraiment des gens. Juste des profils Instagram.)

(C’est comme les meufs qui ont un thigh gap ; t’en as déjà vu dans la vraie vie ? EXACTEMENT.)

Alors j’ai bien envie de te raconter à quel point je hais ma vie et l’univers entier maintenant que j’ai le mode de vie le plus sain et le plus chiant du monde, mais en fait comme j’ai juste commencé, je suis encore en plein boost endorphinien, et je vis perpétuellement en mode « Je vaux mieux que toi, j’suis number one au top du top et je parle franglais parce que chuis cool baby ».

(C’est pas gonflant du tout pour mon entourage, c’est ça qui est bien.)

Je suis tellement pleine de bonne volonté et d’énergie que j’ai même commencé à faire du rameur à la gym – alias la machine dont je m’approchais même pas à dix mètres, parce que quand tu vois le genre de truc que c’est, forcément, tu te dis que t’es pas encore prêt.


(Sensei, je ne suis pas digne de l’ergomètre.)

Mais maintenant que j’ai franchi le pas, je suis pas peu fière :

- FLA ! Regarde mes mains !
- Ben… c’est des ampoules ?
- C’est les ampoules de la VICTOIRE !

Bon, quand je lui ai expliqué que j’avais chopé des ampoules après avoir fait dix minutes de rameur, mon illusion badass s’est quelque peu effondrée sur elle-même comme un soufflé trop cuit.

Mais c’est quand même bien cool, en plus entre-temps j’ai découvert que je ramais beaucoup plus vite si je mettais de la musique de Vikings dans mon MP3 :


(« En avant, compagnons ! Ramons jusqu’à Valhalla ! »)

(Ça marche aussi avec la B.O. de Skyrim, pour ceux que ça intéresse.)

Bref, tout ça pour dire que j’ai quand même hâte d’être en France avec mon foie gras ma famille pour pouvoir leur montrer comme je mène une vie saine, et pouvoir subséquemment me faire noyer dans la graisse et le vin.

(Ça va être un beau Noël.)

6 commentaires:

  1. Attends, attends, mon pauvre cerveau de Parisienne est confus, bredalas et mannalas c'est pas la même chose? Je croyais que c'était juste des différences de langage!!

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    1. Alors en fait c'est tous les deux des choses à manger de la période de Noël, mais les bredalas (ou bredeles si on est un Bas-Rhinois) c'est des petits gâteaux pur beurre, et les mannala (ou mannele si on est un Bas-Rhinois) (bouuuh les Bas-Rhinois) c'est des petites BRIOCHES pur beurre.
      C'est donc une différence gigantesque, tu t'en rends compte.

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  2. La grosse larve que je suis se sent presque coupable maintenant. MERCI ! ^^

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  3. Bordel, j'ai trop hâte d'être à Noël !

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  4. 3 fois 30 % égal 90 %, tss tss.
    Un peu de respect pour la soif de précision de tous les malheureux non-Alsaciens, hein ! Je leur rappelle donc la composition des 10 % restants.

    Couenne de cochon au nord de Saint Hippolyte.

    Et graisse d'oie au sud.



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  5. bon je suis pas une raw- gluten free- paleo-machin mais t'as au moins une lectrice végétalienne avec un thigh gap, preuve que ça existe :D

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